Wave Magazine interviews Marcio Melo

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Wave Magazine Canada interviewe Marcio Melo (par Alethéa Mantovani)

WAVE MAGAZINE - Qu'est-ce qui vous a motivé à choisir le Canada comme pays d'adoption? Y a-t-il eu un facteur particulier qui a influencé votre décision de quitter le Brésil ?

MARCIO MELO - Ma décision de quitter le Brésil à la fin des années 1980 a été assez fortuite. Je venais d'obtenir mon diplôme d'architecte, mais j'avais toujours rêvé d'être peintre. Je parlais déjà anglais, et au moment de choisir une destination pour mes études a l'étranger, le Canada s'est imposé comme une option. La réalisation de mon rêve de devenir artiste professionnel n'est intervenue que plus tard, une fois devenu résident permanent et ayant pu me consacrer pleinement à mon art.

WAVE MAGAZINE - Comment se sont passées vos premières années au pays ? L'adaptation à la nouvelle culture, au climat et à la langue a-t-elle été difficile?Comment avez-vous géré ces changements ?

MARCIO MELO - Le fait de déjà parler anglais a certainement facilité mon adaptation à la culture canadienne. Parallèlement, le français, langue latine, m'a également été utile. En ce qui concerne mon art et l'exercice d'expression que représentent le dessin et la peinture, me retrouver soudainement entre deux extrêmes culturels - le Brésil et le Canada - a constitué un défi de taille. Heureusement, j'ai pu concilier ces influences sans avoir à en choisir une.

WAVE MAGAZINE - Comment s'est déroulé le processus d'introduction de votre production artistique au Canada? Le public canadien a-t-il accueilli votre travail des le début, ou avez-vous dû progressivement vous faire une place ?

MARCIO MELO - J'ai passé une grande partie de mon enfance à dessiner. Adolescent, jaimais visiter la Metropolitan Art Gallery de Recife pour admirer les œuvres de Lula Cardoso Ayres et de Vicente do Rêgo Monteiro, parmi d'autres figures emblématiques de l'art moderne du Pernambouc. À mon arrivée au Canada, j'avais déjà une idée précise de ce que je voulais créer artistiquement. Après avoir suivi de nombreux cours d'art au Collège Algonquin à Ottawa et à l'Université du Québec à Hull, j'ai finalement décide de me consacrer pleinement au dessin et à la peinture. Au fil des ans, j'ai organisé de nombreuses expositions, dont certaines en collaboration avec l'ambassade du Brésil à Ottawa, en combinant toujours des thèmes et des images qui reflétaient ma dualité culturelle. J'ai eu la chance que mon travail soit bien accueilli, mais je reconnais que le parcours d'un artiste est jalonné de nombreux changements et que sa production n'est pas toujours comprise.

WAVE MAGAZINE - En 1997, certaines de vos œuvres ont été jugées inappropriées par la Commission de la capitale nationale et retirées d'une exposition au parc de Gatineau. Comment avez-vous vécu cela ? Croyez-vous qu'il y ait eu censure ? Et, selon vous, la situation a-t-elle évolué depuis ?

MARCIO MELO - En 1997, j'ai créé une série d'aquarelles représentant des figures masculines et féminines se baignant dans des cascades, des fontaines, des lacs et des rivières, dans le style des impressionnistes (Renoir). Bien qu'elles présentent un aspect plus graphique et une stylisation moins réaliste, plus proche du vitrail, l'objectif était de créer des images qui rendent hommage à notre relation avec l'élément eau. À une occasion, alors que je participais à la tournée artistique « Artistes dans leur environnement » en tant qu'artiste invité, ces œuvres ont été censurées comme inappropriées pour les familles alors qu'elles étaient exposées au Centre d'accueil du parc à Old Chelsea, au Québec. J'étais absolument stupéfait ! Je ne suis pas opposée aux artistes qui cherchent délibérément à choquer comme démarche artistique, mais ce n'était absolument pas mon intention. Concernant votre question sur la possibilité que la situation soit différente aujourd'hui, n'ayant jamais vécu de situation similaire lors de mes expositions ultérieures, il est difficile de dire comment cet épisode se déroulerait s'il se produisait maintenant. Mais, honnêtement, je pense qu'il y aura toujours des malentendus concernant le travail de certains artistes.

WAVE MAGAZINE - Vous avez participé à l'émission « Rockburn and Company » de CBC. Comment avez-vous vécu cette expérience ? Quel impact a-t-elle eu sur votre carrière et votre visibilité en tant qu'artiste ?

MARCIO MELO - L'émission « Rockburn and Company » reflétait parfaitement mon mode de vie et ma carrière à l'époque. Elle a permis de faire connaître mon travail et ma encouragé à persévérer dans cette voie. Je vivais alors dans une ferme de la région de Pontiac, au Québec, dans un cadre idéal pour la peinture. La maison était située au bord d'un lac et je faisais partie d'une communauté d'artistes et d'amateurs d'art qui ont contribué à forger mon identité d'artiste canadien. Ken Rockburn, l'animateur de l'émission, est toujours un grand ami et collectionne plusieurs de mes œuvres.

WAVE MAGAZINE - Quelles sont les principales différences entre le Brésil et le Canada pour un professionnel des arts visuels comme vous ?

MARCIO MELO - Comme la plupart de mes réalisations artistiques ont eu lieu ici, au Canada, la meilleure façon de répondre à cette question est de partager un peu mon expérience d'artiste local. Le Canada est un pays qui compte de nombreux programmes encourageant et soutenant les arts. Au début des années 2000, j'ai soumis un projet au ministère de la Culture du Québec pour qu'il soit intégré au programme « Culture a l'école ». Ce projet visait la création de murales dans les écoles primaires et secondaires, en mettant l'accent sur la collaboration entre l'artiste et les élèves. Depuis, j'ai réalisé environ 250 murales dans des écoles de différentes régions du Québec, ce qui m'a permis de vivre de mon art. Le processus créatif de ces projets m'a offert des milliers de rencontres avec des élèves, ce qui a accru ma visibilité et m'a profondément enrichi personnellement. D'autres possibilités, comme exposer dans des galeries ou vendre des œuvres d'art, sont évidemment relatives compte tenu de la mondialisation des arts. Cependant, je peux affirmer que le Canada, pays ou l'art est apprécié et ou le pouvoir d'achat est important, rend le choix d'une carrière artistique plus concret.

WAVE MAGAZINE - Quels sont vos projets à venir ?

MÁRCIO MELO - Ces dernières années, j'ai enrichi ma démarche créative en explorant diverses techniques et contextes. En 2019, j'ai entamé une série de fresques murales avec des enfants de moins de cinq ans, démontrant ainsi qu'il n'est jamais trop tôt pour s'exprimer artistiquement. Cette année, je participerai à une exposition où je présenterai deux œuvres sous forme d'impressions numériques. L'exposition « TROPI-X : L'art brésilien au Canada des années 70 à nos jours », dont le commissariat est assuré par Rodrigo D'Alcântara et Alena Robin, se tiendra aux galeries Ivey du Musée London, en Ontario, de novembre 2025 à avril 2026. Ces œuvres s'inscriront dans le cadre du projet collectif « Folklore Remix », qui explorera des thèmes et des compositions visant à questionner et à réinterpréter la notion de folklore brésilien. Pour moi, cette exposition sera l'occasion de partager un peu de mon parcours d'artiste, issu de deux cultures fascinantes et différentes.